Proche de la frontière italienne, le Queyras est un parc naturel régionnal situé dans le département des Hautes-Alpes (05) au sud des Alpes. A l'instar de son voisin des Ecrins, le massif du Queyras nous offre une diversité de paysages alternant fôrets de conniferes, longues étendues herbeuse et décors lunaires. Son taux d'ensoleillement est également un argument attrayant, puisqu'il est proche des 300 jours par an.

Le Queyras est situé à une altitude moyenne de 2200m, et est constitué de 8 communes.
Le circuit de grande randonnée numéro 58, permet de faire le tour du parc régional tout en traversant la plupart des villages que composent le Queyras.

Carte du GR58
Un peu moins fréquenté que le tour du Mont Blanc, et sûrement plus accessible que le GR20, le tour du Queyras est pour moi l'idéal afin de m'expérimenter sur un circuit de grande randonné en saison estivale.
La randonnée se pratique généralement sur une durée de 7à 10 jours. Les guides donnent pour départ "officiel" la commune de Ceillac, mais il est bien évident que le GR58 peut se démarrer ailleurs étant donné qu'il s'agit d'un circuit.
Ce circuit est de plus en plus pratiqué par les trailleurs ainsi que par les vététistes, qui font l'ensemble du circuit en quelques jours seulement.
Enfin, bien qu'ayant pour but personnel de bivouac en pleine nature ou en camping, il faut savoir qu'il est tout à fait possible d'effectuer le GR tout en faisant étape dans les gites et refuges présent tout le long du parcours.
J'arrive à Aiguilles, le lundi 15 juillet, vers 19 heures, après environ 9h de route depuis mes Vosges natales.
Aiguilles, village où séjournent mes parents depuis quelques années, est mon pied-a-terre et lieu de départ pour ce GR. Bien que n'étant plus sur l'itinéraire « officiel » du tour du Queyras, la variante indiquée sur les guides permet de rejoindre très facilement le trajet du GR qui descend du col de Péas, en prenant la direction de Souliers.
Situé en plein cœur du Queyras à une altitude de 1450m, Aiguilles est un petit village typique de 450 habitants qui a la particularité d'accueillir un centre hospitalier et une pharmacie, la seule de la vallée.
Je fais un rapide tour à pieds dans les rues plutôt calme du village où je suis étonné de constater que les sommets au loin sont complètements enneigés, ce qui est plutôt rare à cette période de l'année.

Vu sur les sommets enneigés
Après un dîner, riche en féculents, je décide logiquement de me coucher tôt afin d’être en forme pour la semaine de randonnée qu'y m’attend.
920m de dénivelé positive | 19,3km | 5h45min
Avant mon départ, je fais un tour à la supérette, où j’achète mon pain ainsi qu'une bouteille de gaz, qu'il manque à mon matériel. Je démarre officiellement mon trek juste avant 9h et pars en direction de Souliers. Le temps est au beau fixe, ce qui me permet, comme la veille, d'admirer de beaux paysages embellis par les sommets enneigés.
Le début de la randonnée est agréable. En plus de l’excitation lié au départ, je profite d'un dénivelé positif plutôt faible. Après environ 1h30 de marche, j’aperçois Chateau-Queyras, en contrebas. J’atteins le hameau des Meyries (1701m) puis celui du Rouet.

Après avoir passé la bergerie de Péas, où se trouve un embranchement permettant de rejoindre le col de Crèche, je parviens au passage d'un torrent, où je décide de déjeuner. Sitôt que je quitte mon lieu de pique-nique, un jeune couple, s'empresse de s'y installer. L'endroit devait être attrayant.
À partir de là, les chemins sont plus raides et le dénivelé beaucoup plus fort. Je ressens mes premières douleurs, certainement liées au poids du sac, à la hanche droite.
Après environ 1h de montée, je rejoins le lieu dit «La Cuche» (2270m), le point culminant de cette première étape, qui fait la jonction avec le parcours officiel du GR58, descendant du col de Péas.

S'ensuit une longue descente qui se fait de manière plutôt « tranquille » dans une forêt de Mélèze, me conduisant à Souliers peu avant 15h.

Souliers (1844m), hameau de Château-Ville-Vieille, accueille quelques gîtes étapes, parmi lesquels, le Grand Rochebrune, où je décide de faire une pause pendant laquelle je commande une bière locale : « La sauvage Ambrée ». J’apprécie la cruche d'eau, apporté par le serveur, geste spontané sûrement réservé aux randonneurs, et qui me sera proposé à plusieurs reprises tout le long de mon séjour, sans que j'en fasse la demande.

Après avoir pris quelques notes je continue mon chemin sur le GR. J'atteins les bergeries de Souliers environ une heure après avoir quitté le hameau et je décide de planter ma tente près d'une rivière un peu plus loin.

Mon lieu de bivouac, isolé et discret, est parfait. Je profite du cours d'eau pour nettoyer quelques vêtements et me laver sommairement. Après avoir mangé, la nuit ne tarde pas à tomber, il n'en faut pas plus pour me pousser à rejoindre ma tente.
1120m de dénivelé positif | 22km | 6h40min
Je suis réveillé par le soleil aux alentours de 7h30. Malgré l'absence de pluie, ma tente est très humide, du à ma proximité avec la rivière. En rangeant mon camp, j'aperçois des trailleurs passer sur le chemin des bergeries, non loin de moi. Je reprend ma route peu après 9h.

J'atteins, le col du Tronchet (2347m), le premier col de mon GR, moins d'une heure après mon départ, puis entame la descente. Je ne croise pas grand monde excepté le couple rencontré la veille, que je double juste avant d'arriver à Brunissard.


Il est encore tôt mais je décide de déjeuner dans le hameau de Arvieux, avant d'entamer l'ascension du col de Furfande. Je fais halte « Chez Marius », snack/bar au personnel sympathiques. Deux groupes de randonneurs, y font halte également. L'un d'eux, envisage l'ascension du Col de l'Izoard, et, me voyant bien chargé, me demande des informations sur mon matériel. L'autre groupe, composé de deux jeunes hommes, semble plus se la couler douce, et semble confiant sur la montée du col col de Furfande, qu'il espère faire en 3h alors qu'il est indiqué à au moins 4h de marche.

Après avoir rapidement avalé un panini, je fais le plein d'eau à la fontaine du hameau et reprend la route qui s’élève doucement sur un sentier en balcon, permettant d’apercevoir Arvieux.

J'arrive au torrent de Combe Bonne moins d'une heure plus tard. À partir de là, le chemin devient beaucoup plus dur jusqu’au contournement de la crête de l’Échelle. J'entame ensuite une descente censé m'amener dans la vallon de Champ la Maison. La pente est relativement dangereuse, notamment à cause de pierriers, éboulis de pierres. Après avoir évité quelques glissades, je ne peux éviter la chute quelques instants plus tard, heureusement sans gravité.

Une fois le chemin pastoral atteint, je commence la longue ascension du col. Les derniers cents mètres de dénivelé sont vraiment dur. C'est à ce moment que les deux jeunes hommes rencontrés plus tôt me doublent. Ils me reconnaissent et me saluent gentiment. Je parviens au col de Furfande (2500m) m'offrant un très beau diaporama sur plusieurs sommets des alentours, comme la Dent de Ratier ou le pic du Gazon. Je ne m'attarde pas trop, car le vent est très fort à cet endroit. Je descend donc en direction du refuge, que j’atteins à peine 20 minutes plus tard.
Le refuge du Furfande, accueil pas mal de monde, ce qui ne m’étonne guère. À cet période de l'année, il vaut mieux réserver à l'avance si l'on souhait y séjourner. Quelques tentes sont installés à proximité. Il est d'ailleurs possible, lorsque l'on souhait bivouaquer de profiter des installations du refuge pour un prix raisonnable. Je fais une pause sur les tables installées, en profitant de la vue qui m'est offerte tout en dégustant une délicieuse tarte aux myrtilles. Étant dans un lieu reculé, à 2300 mètres d'altitudes, je ne suis pas supris que la pâtisserie soit assez chère.

Plutôt que de camper au refuge, je décide de continuer mon chemin afin de m’avancer pour le lendemain. Peu de temps après avoir quitté le refuge, j’aperçois quelques marmottes.
La descente d'abord très caillouteuses, devient plus forestière en rejoignant le hameau du Châtelard. Après presque deux heures de descente, j'arrive aux Escoyères (1532m) peu après 18h.
Je monte mon campement juste devant la chapelle Saint-Romuald. Une fois installé je me rend compte qu'étant très proche des habitations, je ne suis pas forcement autorisé à camper à cet endroit, mais je suis trop fatigué pour chercher un autre lieu, et qui plus est, il commence à se faire tard. Un fontaine, installé quelques dizaines de mettre en contrebas me permet de ma laver, encore une fois brièvement, et de récupérer de l'eau pour préparer mon repas. Un chien appartenant à des riverains vient me tenir compagnie quelques instants avant d'aller me coucher.

1065m de dénivelé positif | 14,2km | 4h50min
L'ensoleillement très matinale, dont bénéficie l'endroit où j'ai dormi, me fait réveiller vers 6h30. Après avoir admiré le lever du soleil, je prend mon temps pour ranger mon camp et faire mon sac. Profitant de l’avance prise la veille sur mon GR, l'étape sera par conséquent un peu plus courte en distance.

Je profite une seconde fois de la fontaine de village, où je retrouve le chien que j'avais rencontré la veille. Il est très gentil et se laisse caresser facilement.

Je quitte Les Escoyères, et entreprend la descente des 28 lacets me conduisant dans le fond de Vallée. Je rejoint la départemental et traverse le pont de Bramousse. A une altitude de 1185 mètres, le pont, surplombant la rivière du Guil, est le point le plus bas traversé lors de mon trek.

Je quitte rapidement la route pour entamer l'ascension, par un chemin forestier. N'ayant pas beaucoup déjeuner, je me réjouis des fraises des bois que je trouve à porté de main sur mon chemin. J'atteint Bramousse une demie heure plus tard. Cet hameau de Guillestre, est composé de quatre groupes de maisons, qui ont chacun leur four à pain parfaitement restauré, que je tente de localiser pour prendre en photo. La présence de gîte permet de faire étape à Bramousse. Après avoir fait le plein d'eau et poursuis mon chemin.

Le sentier qui suit, quelques temps, un chemin carrossable s'élève très rapidement en direction des chalets de Bramousse où je refais le plein à la fontaine toute neuve, installée par les chasseurs.

Après avoir quitté, le groupement de chalet, le chemin s’élève encore sous une foret de mélèze. La dur ascension est ponctuée par le champ des cloches d'un troupeau de vache situé à proximité du sentier. La chaleur étant au rendez-vous, je suis content que presque la totalité de l'ascension soit ombragée sur ce versant. J'arrive au col de Bramousse, à 12h40, moment idéal pour déjeuner.

Je démarre la descente, 20 minutes plus tard. Je constate que de ce coté, le chemin de randonnée est en plein travaux et croise donc avec étonnement une pelleteuse et plusieurs ouvriers. Après 1h30 de descente, je rejoins le centre de Ceillac. Cette commune, situé au confluent du Cristillan et du Mélézet, est très touristique à cette période de l'année. Il s'agit d'un charmant village, typique du Queyras, où l'on peu trouver de nombreux commerces. À noter qu'il est également possible de retirer de l'argent au distributeur situé à l'intérieur de la mairie.

Je me pose à un bar, dans la rue principal du village. Un randonneur d'une quarantaine d'année s'installe à la table à coté de moi. A son attitude et son apparence, je comprend qu’il marche depuis très longtemps. Apercevant, mon topoguide, il entame la conversation, et me dit que tout comme moi il effectue le GR. Je le questionne et lui demande depuis combien de temps il marche. Il m'explique être parti depuis 2 mois mais qu'il prend son temps car il se remet d'une fracture au talon. Je ne comprend pas comment il peut faire le tour du Queyras depuis plusieurs mois, même en prenant son temps. Je comprendrai plus tard, que l'on s'était mal compris, et qu'il était certainement en train d'effectuer la traversée des Alpes, par le GR5.

Je souhaite faire quelques course, malheureusement il est trop tôt et l’épicerie n’ouvre qu'à 15h30, je prend donc la direction du camping munipale, où je vais passer la nuit, et profiter d'une vraie douche. Comme pour l'épicerie, le camping n'est pas encore ouvert mais je croise l'employé communal qui me laisse m'installer et me dit de repasser le voir. Il n'est pas très bavard, mais arrangeant et concis. Il me laisse recharger mon téléphone et mon batterie dans son bureau pour la nuit. À noter, qu'il existe un second camping à Ceillac, le camping des mélèze, mais celui-ci se situe environ 1km plus loin dans la vallée. J'ai préféré choisir le plus proche du village.
Une fois installé, je me dirige au centre du village faire quelques courses. Sur le retour, je suis témoin de l'animation, présente à Ceillac à cette période de l'année. Tous les bars et restaurants sont bondés. Il y a même un groupe de musique qui joue dans la rue principale. J’hésite à m’attarder, mais la fatigue commence à se faire sentir, je préfère être raisonnable et je reprend la direction du camping.
1570m de dénivelé positif | 22,8km | 6h50min
Réveil aux alentours de 8h pour partir une heure plus tard. J'ai laissé mon téléphone chargé dans le bureau du gérant, et je dois donc attendre que celui-ci arrive pour le récupérer et continuer ma route.

Avant d'entamer l’ascension vers le prochain col, je repasse par le centre du village, pour acheter mon pain. La boulangère se mare ne me voyant galérer à ranger mes pièces. Tous les jours je place mon couchage, ma nourriture et mon linge dans mon sac-à-dos de manière organisée, tel un tetris, et je n'arrive à remettre 2 pièces de monnaies dans mon portefeuille, quelle ironie.
Dès la sortie de Ceillac, le chemin s’élève tranquillement en longeant le Cristillan. J’aperçois rapidement le hameau du Villard. Je croise beaucoup de monde en ce début de randonnée, ce qui me change de mon début de trek.
Une jeune fille en VTT, accompagnée de 3 chiens, me double, pile au moment où une marmotte se met à crier. L'un des chiens se met instantanément à courir en direction du cri, mais est arrêté aussi sec par un ordre de la jeune fille. Cette scène me fait rire. Le chemin continu à monter de manière plutôt calme. Je passe devant la chapelle Saint-Urs, qui est étonnamment ouverte.

À partir de l'intersection du Touret, le chemin laisse place à des lacets, beaucoup plus raide. Pour la premère fois depuis le début de mon GR, j'ai du mal à gérer mon effort. Je suis contraint de faire des pauses régulièrement pour reprendre mon souffle. Apres un long effort, je débouche sur le col des Estronques (2651 m).

Le col étant très venteux, je décide continuer mon chemin et de déjeuner plus tard. De plus, un groupe de randonneurs, pas très discrets, arrive au col. Ils s'interpellent en criant, se font des blagues de très mauvais goût et se permettent même de péter, alors que je suis assis à quelques mètres d'eux. Ce comportement me déçois et est, fort heureusement, pas représentatif des randonneurs de manières générale. La descente est assez longue mais plutôt agréable, j'aperçois très vite Saint-Véran au loin.

Je fini la descente est atteint le pont de Moulin à 14h30. Je décide de manger à cet endroit, qui est le départ de nombreuse randonnées, en témoigne les nombreux promeneurs rencontrés.

Je poursuis mon chemin qui doit me faire grimper jusqu'à Saint-Véran. La montée, qui me semblait être une formalité, est en fait plutôt dur. L'accumulation des difficulté combiné à la chaleur, la rende vraiment éprouvante.
Je rejoins d'abord le hameaux du Roux, puis le village de Saint-Véran (2020 m), à 15h.

La commune est très touristique, encore plus que Ceillac. On la considère comme la plus haute d’Europe. Il y a une sorte de péage à l'entrée du village pour réguler la circulation des véhicules. Beaucoup de monde afflue dans les nombreux commerces se trouvant à Saint-Véran.

Je peux à nouveau acheter quelques provisions. J'en profite, car je n'aurai certainement pas accès à une épicerie les deux prochains jours.


Je me pose à un bar, afin de prendre quelques notes, donner des nouvelles à mes proches et accessoirement boire une bière. Je profite de la prise électrique mis à disposition par le barman pour recharger mon téléphone. Bien qu'ayant déjà beaucoup marché aujourd’hui, j'envisage de prolonger l'étape jusqu’à la chapelle de Clausis.
Je reprend ma route vers 16h30. À la sortie du village je constate que beaucoup de famille se promène en compagnie d'un âne, transportant leurs bagages. Je trouve ce service, proposé par certains gîtes, vraiment intéressant et atypique, même si visiblement il se développe de plus en plus.

Autre moyen de transport que je croise à la sortie de Saint-véran : le vélo électrique.
Le trajet qui suit la route pastoral, monte de manière raisonnable, mais la fatigue accumulée de la journée commence à vraiment se ressentir. Ma montre indique que je suis à plus de 22 km de marche. Ce sera l'étape la plus longue de mon trek. Le dernier kilomètre est soulagé par les nombreuses marmottes que j'aperçois.
Un lieu de bivouac intéressant, situé au pied de la dernière montée vers la chapelle est déjà occupé par une famille accompagnée de leur chien et d'un âne. C'est dommage, il était idéalement placé sur un terrain plat, à proximité du torrent. Je termine les derniers hectomètres de la journée, ne sachant pas trop où m'installer pour la nuit. Finalement en atteignant la Chapelle de Clausis, j'aperçois la présence d'un grand terrain plat juste à coté.

La chapelle de Clausis, est un imposant édifice religieux. Ce monument fait l'objet de célébration régulière, pouvant expliquer qu'il soit si bien entretenu. Une fois mon camp monté, je constate que je ne me suis jamais senti aussi isolé depuis le début de mon voyage. L'immensité des montagne tout autour de moi, accentue ce sentiment à la fois angoissant et apaissant.
Le terrain plat dans lequel je suis installé forme un sorte de cuvette, dans laquelle les marmottes sont légions. Certaines d'entre elles se promette à quelques mètre de ma tente. Après avoir dîné, j'admire le couche de soleil, et ne tarde pas à aller au lit.
770m de dénivelé positif | 20,15km | 6h
Debout à 7h30 après une nuit assez froide. Le soleil vient rapidement me réchauffer dans ce paysage semi-lunaire.

Alors que je viens seulement de me lever, je suis étonné d'apercevoir une dame juste devant la chapelle de Clausis. Il est à peine 8h. je doute que la personne ai pu bivouaquer, peut-être vient-elle d'un refuge. En déjeunant, j’aperçois les marmottes qui restent silencieuse. Je quitte mon lieu de bivouac peu avant 9h et rejoins le torrent en contrebas où j'en profite pour remplir ma gourde et faire ma toilette.

J'entame l’ascension ver le col de Chamoussière, à 2884 mètre, le plus haut col de tout le GR. Je me retourne une dernière fois pour admirer la chapelle de Clausis au loin. Lors de la montée, les marmottes abondent juste devant moi. La plupart ne sont pas farouches et se laissent approcher, ce qui me permet de faire quelques photos.

Sur le chemin je crois encore une famille avec un âne chargée. Décidément, ce type de randonnée est très populaire dans le secteur. J'atteins le col à 10h35. Il y a pas mal de gens, mais la plupart ont fait l'ascension dans l'autre sens, en venant du refuge Agnel. Je m’aperçois également que quelques personnes effectuent l’ascension en VTT.

Je constate la présence d'un gros névé, accumulation de neige, qui est l'attraction du lieu pour les enfants. En entamant la descente vers le refuge Agnel, je me rend compte que la véritable attraction, c'est la vue sur le mont Viso, l'un des plus hauts sommets des alpes italienne, qui malgré la présence de quelques nuages, reste très visible.

La descente est relativement dangereuse. Le sentier très étroit, permet difficilement de se croiser. Le terrain est une alternance de pierriers et de névés. Nous sommes le 20 juillet, et la chaleur présente sur le massif depuis quelques jours a permis de fortement diminuer la quantité de neige présente à cette endroit, ce qui n'était pas le cas il y a quelques semaines. J'avais même entendu dire que l'ascension du col était fortement déconseillé au début du mois.

La vision du refuge très loin en contrebas, me donne des sensations de vertiges, que je n'avais pas ressenti jusqu'alors. Je parviens au refuge qui ouvre à peine. Il est un peu avant midi. Je n'avais pas prévu de m’y arrêter mais le cadre sympathique du lieu me donne envie de commander au moins à boire. Finalement, l'amabilité de la serveuse et les prix raisonnables à la carte me poussent à rester déjeuner
À savoir, que même si il est relativement haut, le refuge reste accessible en voiture, via la départemental. Par conséquent, le refuge accueil des randonneurs mais principalement des cyclistes, des motards ou même des automobilistes. la clientèle est majoritairement italienne ce jour là, la frontière est à quelques kilomètres.

Je repars peu avant 13h pour escalader mon second col de la journée. La montée se fait quasiment tout du long, dans un périmètre qui est en réhabilitation écologique. La présence de petite clôture en corde, nous interdit de quitter le sentier.
L’ascension, plutôt facile, me permet d'admirer le Pan de sucre, présent sur ma droite. J'avais initialement prévu d'aller à ce sommet, me permettant de franchir au moins un sommet à plus de 3000m, mais je préfère être raisonnable : finir mon circuit de grande randonnée reste mon objectif numéro 1.

Arrivé au col Vieux (2806m) un peu plus d'une demi-heure apres avoir quitté le refuge, je ne traîne pas et poursuit sur la descente en direction de l 'Echalp. À ce moment survient une douleur très vive à mon genoux gauche. Je comprend vite que celle-ci ne va pas me lâcher.

Malgré tout je continue mon chemin, je longe le Lac du Foréant, où je fais quelque cliché à l'aide de mon trépied. À 15h, je fais une pause au lac Egorgéou, ou j'essaye de soulager un peu mon genou.

Je ne dois pas traîner, la descente est longue et la douleur me contraint à marcher à un rythme beaucoup plus lent. Le chemin, assez raide, entrecoupé de plusieurs ravins puis de poursuit dans un mélézin. Après une interminable descente, je rejoint les bords du Guil. À partir de là, le sentier longe la rivière et devient beaucoup plus facile, ce qui est un soulagement pour mon genou. Je passe à hauteur de l'Echalp, à 16h50, puis arrive à La Monta, 20 minutes plus tard.
Pour cette nuit, je souhait dormir au camping de ce hameau. Le camping de la Monta s’avère, au premier abord, très rudimentaire. Avec des sanitaires un peu vétustes et un terrain peu entretenu, le camping de La Monta, paraît, au premier abord très rudimentaire. Mais dans ce lieu, l'attrait est vraiment ailleurs.
En préparant mon trek, j'avais entendu parler du charismatique Didier, gérant de ce camping, et je dois dire que je n'ai pas été déçu. Didier est très sympathique, drôle et arrangeant. Plutôt que de monter ma tente il m'en propose une à lui déjà monté. Je décline son offre gentiment. Il me laisse me placer où je veux et me fais confiance pour le régler plus tard.

L'accueil du camping est également originale. Il est composé d'une roulotte, de cabane en bois et de yourtes. On y trouve un bar/restaurant, des pièces de repos, et même un bain suédois.
Il y règne vraiment une ambiance apaisante et chaleureuse. C'est un lieu atypique, où les chèches, se faufilent entre les clients du restaurant sans que cela n'étonne personne. Après avoir profiter du bar et constater l'amabilité du personnel, je retourne à mon campement.
820m de dénivelé positif | 20,1km | 6h
Réveillé à 7h30, je reprend la route à 9h20 pour l'avant dernière étape de mon périple. Je récupère mon pain, commandé la veille au camping. Je suis proche de la fin, mais la douleur au genou que je ressens lors des descente me donne vraiment des interrogations. J'envisage même de raccourcir mon tour du Queyras d'une étape, ce qui serai une déception pour moi.
En quittant la monta, je ne trouve pas bien mon chemin. Le topoguide m'indique un sentier passant à coté d'un cimetière que j'ai du mal à localiser. Pour la première fois j'utilise l'une de mes cartes IGN pour me situer.
La rude ascension passe d'abord par un alpage où la vue sur la vallée apparaît petit à petit. Elle se poursuit, par une série de lacets traversants une foret de mélèze, puis passe au pied d'un éboulis. À partir de là, la pente se raidit jusque-là la Crête de Peyra Plata.
Après une dernière montée, j’atteins le point cuminant de la crête de Gilly(2584m) à 12h10. Ce sommet, marqué par un énorme cairn, offre une magnifique vue panoramique sur les montagnes avoisinante.


J'amorce la descente vers la Collette de Gilly. À cet endroit, je passe près de piquets, câbles et autres poteaux en acier, témoin de la présence d'un domaine de ski en hiver. Je compte 3 différents chemin accédant au col, ce qui explique en partie la présence de nombreux promeneurs et randonneurs.

À partir de là, la douleur à mon genou, qui n'avait pas disparu mais restait tolérable, enfle, et j'éprouve de réelle difficulté à plier mon articulation. La fin de l'étape risque d'être longue. Je profite de l'une des nombreuses pauses que j’effectue, pour déjeuner. Après presque 2 heure de descente, où j'essaye de gérer tant bien que mal ma douleur, je passe une passerelle traversant le torrent de Bouchet.
À cet instant, je remarque que je trouve plus aucun balisage de GR, et ni aucune autre indication. C'est étonnant car le trajet du Tour de Queyras a toujours été bien indiqué. JE ne tarde pas à comprendre que j'ai fait fausse route. Manque d'indication ou problème de concentration, je n'ai pas pris le bon chemin et je n'aurai jamais du arriver à hauteur du torrent.
Plutôt que de revenir sur mes pas, je préfère continuer sur le chemin carrossable, qui devrait m'amener jusqu'à Abriès. Je longe le torrent quelques centaines de mètre qui fini par rejoindre la route départementale. Je poursuit mon chemin sur le bitume. Ce n'est pas la partie la plus agréable de ma randonnée : il fait très chaud et les voitures roulent vite à cet endroit, cependant la route, qui descend très légèrement me permet de ménager mon genou.

De nombreux VTT et vélos électriques, empruntent également la départemental pour rejoindre Abriès, que je finis par atteindre à 16h, après 3 kilomètres de marche sur la route.
Tout comme Ceillac et Saint-Véran, Abriès est très tourisqtique. De nombreux commerce et restaurant sont présent en villes. L'on y trouve également des décorations très atypique, comme les ours en vélo ou la multitude de parapluies ornant la rue principal.

Après avoir demandé mon chemin à l'office du tourisme, je rejoins le camping, d'Abriès. Contrairement à la monta, celui-ci est très haut de gamme. L'abondance de services ainsi que la clientèle, composée essentiellement de camping-car tout équipé, dénote un peu avec la reste de mon séjour. Néanmoins, le gérant, plutôt bienveillant m'indique la présence d'un espace réservé au bivouac. Le randonneur du traditionnel GR58, n'est pas encore oublié, ce qui n'est pas pour me déplaire

Une fois installé et lavé, je retourne au centre du village pour visiter un peu et faire mes dernières course. Je remarque que le télésiège est en marche à cette période de l'année. La remontée est utilisée par les enduristes et vététistes pour accéder aux pistes.
Je me pose à un restaurant « Chez Nico » pour déguster une glace, vraiment très bonne dans la région. J'en profite pour écrire quelques cartes postales, puis je finis par commander à manger dans ce même resaturant. Après un rapide tour à pied me permettant d'apprécier ce charmant village, je retourne au camping.
940m de dénivelé positif | 16,8km | 5h10min
Réveillé vers 7h, je prend mon temps pour ranger une dernière fois mes affaires et plier ma tente. Je pars peu avant 9h. En traversant le village, j'aperçois un peu loin en hauteur, le chemin de croix, là où passe le GR.

Après un arrêt à la boulangerie, j’entame cette montée composée de 15 oratoires et m'amenant à la chapelle de Notre Dame des sept douleurs. L'ascension se fait rapidemment, puis se poursuit dans le vallon de Malrif. sans grand difficulté.

J'atteins le hameau de malrif peu après 10h. La localité est en cours de restauration.


Le chemin continu en longeant le torrent de Malrif dans un paysage alternant alpages et mélèzes Une fois la bergerie des Bertins (2040m) atteinte la pente s'accentue très nettement dans une série de longs lacets. Je peux apercevoir des randonneurs beaucoup plus haut qui sont toujours dans l'ascension, ce qui n'est pas très encourageant.

La longue montée assez impressionnant, qui s’effectue en plein soleil, fini par m'amener sous une croix. À partir de là, le lac du Grand Laus, n'est plus très loin. À 12h20, je suis au bord du premiers des 3 lacs du Malrif, où je déjeune les pieds dans l'eau. Il y un peu de monde, normal, le cadre est magnifique, est la randonnée est connue.

Le trajet du GR continu en direction des Fonts de Cervières, mais moi, je prend le chemin vers le sud qui retourne à Aiguilles, où je boucle mon périple.
La descente est pour moi beaucoup moins douloureuses, que lors des deux jours précédents. J'effectue la fin de mon trajet de manière prudente et un peu excité à l'idée de terminer le Tour de Queyras. J'aperçois Aiguilles assez tôt, ce qui s'avère assez frustrant car la descente va durer presque 3 heures.

Finalement j'atteins le village de mon pied à terre à 15h40. La bouclée est bouclée, je suis à la fois heureux d'arriver, mais également heureux de l'avoir fait. Pour fêter ça je m'autorise une bière et une glace au Bô-bar, bar/restaurant de Aiguilles.
Ce tour du Queyras aura été une première pour moi. Il s'agit du premier circuit de grande randonnée que je boucle. Au total j'ai parcouru 132 kilomètres, franchi 7 cols, sur environ 7400 mètres de dénivélés.
Sur les 7 jours de marches, je n'ai eu que du beau temps. J'ai pu accèder à des endroits magnifiques et j'ai fait de belles rencontres. Je suis pleinement satisfait de ce trek et je recommande grandement la région du Queyras qui gagne vraiment à être connu.

ANTOINE strubhardt
6 juillet 2020
test de ouf
ANTOINE strubhardt
6 juillet 2020
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